Depuis son apparition dans les années 1980, le portage salarial a connu une croissance rapide de 233%. Le concept séduit chaque année de plus en plus de travailleurs indépendants. Cet engouement s’explique par le fait qu’elle représente un compromis entre deux idées que l’on oppose : la liberté d’entreprendre et la protection de l’emploi salarié.
Portage salarial : comment ça marche ?
Par le biais du portage salarial, un indépendant, un freelance ou un consultant peut proposer ses services à des clients tout en travaillant comme salarié de la société de portage salarial. Il s’agit d’une relation tripartite. Elle se compose de trois parties : une personne experte dans un domaine particulier (le salarié porté), la société de portage (l’employeur) et l’entreprise cliente.
Tout commence avec le salarié porté et l’entreprise cliente. Ils négocient les conditions de la mission, notamment le type, la durée et le prix de la mission. Ensuite, la société de portage signe un contrat avec l’entreprise cliente et un contrat de travail avec le freelance en même temps. Enfin, la société de portage facture à l’entreprise cliente les frais liés à la mission et verse à l’employé, un salaire égal au montant facturé avant impôts, déduction faite des cotisations sociales (patronales et salariales) et des frais généraux.
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Qui fait quoi dans le portage salarial ?
Pour mieux comprendre le fonctionnement quotidien du portage salarial, voyons qui fait quoi :
Les salariés
Le concept le plus complexe est sans aucun doute la liberté du travailleur. Bien qu’il ait un contrat de travail avec la société de portage, le salarié jouit de la même autonomie qu’un free-lance. Concrètement, cela signifie qu’il peut trouver des clients, négocier des contrats et exécuter des commandes par lui-même. En ce sens, il n’a pas de comptes à rendre à un client ou à la société de portage.
La société de portage salarial
Une société de portage a trois missions principales :
- Juridique : elle délivre un contrat de travail (indéterminé ou temporaire) à un indépendant et l’aide ensuite à signer un contrat avec un client. C’est la base du statut de « travailleur détaché ».
- Administrative. Elle consiste à aider le freelance à facturer, à enregistrer ses revenus, à déclarer ses frais professionnels et à les rembourser. La société de portage se charge également du paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu avant de payer le salarié porté.
- Conseiller. Elle peut, par exemple, aider le salarié à déterminer son salaire, à trouver son premier emploi ou à gérer sa relation avec l’entreprise cliente.
L’entreprise cliente
La loi autorise les entreprises clientes à faire appel à des free-lances pour des tâches ponctuelles pour lesquelles elles ne disposent pas de ressources internes. En outre, la durée d’une mission ne peut excéder 36 mois. La principale différence par rapport à une relation de freelance traditionnelle est l’existence d’une société de portage salarial, qui est un tiers de confiance entre le freelance et le client.
Pourquoi le portage salarial ?
Le premier avantage évident du portage est le bénéfice de la sécurité sociale. Les freelances bénéficient des mêmes droits que les salariés traditionnels. En cas de chômage, vous avez droit :
- Aux allocations de chômage,
- Aux mêmes pensions que les salariés (de base et complémentaires),
- A l’assurance maladie,
- Aux régimes de pension complémentaire et aux mutuelles.
Vous avez même droit à une assurance responsabilité civile professionnelle (comprise dans les frais de gestion de la société de portage). Cela vous permet de continuer à travailler de manière indépendante.
